Goélette.
On se regardera, comme on ne l'a jamais fait,
nous aurons tout notre temps, et plus que nécessaire,
le soleil sera doux, pour nous et l'herbe sauvage,
plus rien ne pressera, que le sourire de tes yeux.
L'eau d'un torrent de rencontre, et quelques fleurs coupées,
le savon, le parfum, tous les onguents de la terre,
rêvant au paradis, un souvenir, une image,
la certitude folle, qu' il suffirait de si peu.
Peut-être une mer, un océan, l'être parfait,
viendrait baigner la plage, aux palmiers solitaires,
tels des robinsons, nous ne serions que de passage,
avant que de laisser, s' enfuir les étoiles des voeux.
Le bagage dans le coeur, et le voyage rêvé,
sont l' évasion des humbles, le seul bateau corsaire,
qui porte en pavillon, deux fleurs dans un corsage,
une fleur d' amitié, la fleur d' amour et du bonheur.
Et l'on se parlera, sans même les mots prononcer,
nous aurons tout appris, de l' eau pure à la braise,
la lune viendra, elle sera notre amarre,
pour ce vaisseau qui flâne, la goélette des cieux …
Sacaab.